Pour fascinante qu'elle soit, la peinture aborigène reste pour une large part énigmatique. Nombre d'Occidentaux sont
sensibles à sa puissance, à sa créativité, à sa diversité, et étonnés de sa proximité avec des courants d'avant garde, Leur questionnement n'en est que plus pressant.
Par ailleurs des préoccupations d'ordre éthique s'expriment bien souvent à son sujet : Que représente la vente d'oeuvres pour les
Aborigènes ? Comment un art sacré peut-il être vendu ? Que reste t-il dans la peinture contemporaine des valeurs traditionnelles ? Comment, où, et pour qui les artistes peignent-ils ?
Et bien, voici un ouvrage qui répond assez bien à ces interrogations.
Ce livre explique le sens de l'acte de peindre, les contenus d'une représentation - du sens manifeste au secret - le processus
créatif, mais aussi l'organisation du marché, et fait le point sur les principaux courants artistiques aborigènes présents en Australie, leurs caractèristiques, leur évolution.
L'ouvrage se veut non exhaustif, il balaie néanmoins chaque région où s'épanouissent des mouvements bien identifiés,
depuis les « pionniers visionnaires de Papunya », les coloristes de Yuendumu ou les femmes libres d'Utopia, jusqu'aux peintres des villes, en lutte pour conserver leur lien fragile aux
origines, en passant par le Kimberley, le cap York et les îles du détroit de Torres.
Une large part est faite à l'histoire, celle de la colonisation bien sûr, mais aussi l'histoire particulière de chaque
région et celle de certaines communautés. On comprend alors que des styles bien distincts sont nés en fonction des lieux, des motifs rituels que l'on y trouve, mais aussi en fonction du passé, et
des personnalités qui l'ont marquée.
De nombreuses toiles sont présentées, le plus souvent commentées. Certaines comptent parmi les chef d'oeuvres de l'art
universel.
Extrait
En couverture une oeuvre de Warlimpinga Tjapaljarri