Bruce Chatwin, voyageur impénitent et nomade de la pensée, découvre l’outback australien des années 80.
« Le chant des pistes » est une relation de voyage au sens où l’entendaient les premiers découvreurs du monde : chemin
faisant, l’auteur s’autorise de nombreuses digressions philosophiques propres à enrichir sa connaissance - et la nôtre - de la condition humaine.
Bruce Chatwin arrive à Alice Springs à l’époque où l’exil de Papunya vient de se terminer et où la peinture aborigène commence son
expansion commerciale. Il y rencontre Arcady, un coureur de brousse, ami et grand connaisseur des Aborigènes. En sa compagnie il va voyager à travers les territoires du nord et rencontrer toutes
sortes de personnages pittoresques : broussards endurcis, religieuse infirmière, flic raciste, jeunes musiciens rasta, institutrice du bush, activistes aborigènes…
Le récit est vivant et enlevé, souvent drôle, le regard naïf de l’auteur nous fait découvrir la réalité de la société composite de la
région centrale et désertique de l’Australie.
La découverte des « pistes chantées » et de la vie nomade aborigènes l’amènent à relire ses carnets de voyages
antérieurs et à faire des passerelles avec d’autres cultures : menhirs de Grande Bretagne, géomancie chinoise, pierres qui chantent de Laponie, lignes de Nazca au Pérou,…
Une réflexion générale traverse tout le récit avec un questionnement récurrent : La condition nomade ne serait-elle pas la seule vraie
nature de l’humanité?
EXTRAIT :
Ci-dessous : Esther Giles Nampijinpa peint son rêve "Dingo dreaming" (300x150 cms)