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Channel: Peinture aborigène
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Montauban, septembre 2014 : l'art des Warli, Aborigènes de l'Inde

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Montauban, septembre 2014 : l'art des Warli, Aborigènes de l'Inde

La galerie Blandine Roques accueille, à partir du 25 septembre, les oeuvres des Warli, ce petit peuple tribal de l'Inde, qui grâce à son art, maintient sa culture ancestrale.

L'exposition comportera entre beaucoup d'autres, deux oeuvres de Jivya Soma Mashe et plusieurs de Shantaram Chintya Tumbada.

Galerie Blandine Roques, 3 rue Porte du Moustier 82000 Montauban - +33 (0)5 63 20 61 81 / +33 (0)6 77 94 84 75


Lire : Coonardoo, l'Australie des années 30

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Lire : Coonardoo, l'Australie des années 30

Coonardoo, écrit par Katherine S. Prichard dans les années 30 est un poignant roman d'amour mais aussi un document précieux pour comprendre comment s'est installée cette domination apparemment consentie par tous d'un peuple sur un autre.
Dans la station d'élevage de Wytaliba, tenue par Mrs Watt et son fils Hugh, en Australie de l'ouest, terre sauvage et aride, vit une tribu d'Aborigènes. Ceux ci sont libres de rester ou de repartir à la vie nomade, mais on comprend que cette sédentarité au voisinage des Blancs leur assure sécurité alimentaire et les protège des exactions. En échange la tribu donne sa force de travail. Personne n'a de salaire. Un respect mutuel règne entre Blancs et Noirs.
Cette situation bien décrite est un vrai procès du colonialisme, elle permet d'appréhender les mécanismes par lesquels s'instaure, parfois avec bonne conscience, une relation profondément inégalitaire qui finit par être considérée comme normale par les uns et les autres.
Dans cette tribu des "noueux", vit une fillette, Coonardoo. Elle grandit avec le jeune Hugh. Ces deux là s'aiment à la manière dont s'aiment maître et esclave. En grandissant Coonardoo ne revendique rien d'autre que de vivre auprès de Hugh dans son ombre et dans son estime. Elle se marie à un bel homme de sa tribu. Hugh, qui est pétri des préjugés de sa classe, n'imagine même pas approcher Coonardoo sexuellement et réprouve sévèrement les mauvais traitements et l'exploitation sexuelle des femmes aborigènes auxquels se livre son voisin détesté Sam Geary.
On comprend que Hugh aime profondément Coonardoo mais il ne peut l'imaginer ni en égale et l'aimer comme compagne, ni la posséder comme le ferait Sam Geary.
Cependant, à la mort de sa mère, Hugh est dans un tel état de désespoir que ses préventions tombent l'espace d'une nuit qu'il passe dans les bras de Coonardoo.
Neuf mois plus tard, Coonardoo met au monde un beau garçon, et, si les Aborigènes attribuent cette naissance aux esprits, Hugh, lui, comprend que l'enfant son fils. Parviendra t-il à transgresser ses interdits de classe et à assumer son amour pour Coonardoo que, par ailleurs, Sam Geary convoite ouvertement ?


Cette œuvre est un classique de la littérature australienne, à sa sortie, elle a fait événement et pour certains, scandale, d'autant que sa sortie fut contemporaine d'une bouffée de violence à l'encontre des Aborigènes en Australie de l'ouest.

En anglais sur Amazon. Une traduction française existe mais difficile à trouver.

Alan Jangala Griffiths : Résoudre un conflit à la manière aborigène...

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Alan Griffiths Jangala, ocres naturelles sur lin, 120x100
Alan Griffiths Jangala, ocres naturelles sur lin, 120x100

Au centre de la toile, dans un large espace, deux familles s'affrontent pour solder une dispute. Un homme a séduit la femme d'un autre, et il y a pour ce dernier une perte qui demande réparation. Les deux familles s'impliquent dans ce conflit. Les hommes, à gauche, se combattent avec des lances, les femmes, a droite, avec leur « club » ou « digging stick », un bâton durci au feu. Le combat ne sera pas mortel et s'arrêtera, en quelque sorte, au premier sang versé.

Tout autour dé l' « espace de la Loi », les autres membres de la communauté dansent et chantent pour célébrer le respect de la tradition.

Ces danses et chants sont une sorte de rituel de résolution de conflit. Des « performeurs» voyagent d'une tribu à l'autre pour l'enseigner.

Ce genre d'affaire, qui finira par une réconciliation, est aussi, pour une communauté l'occasion de se divertir.

Alan Griffiths est un ancien de plus de 80 ans, de langue narinyman. Homme de connaissance (lawman) il jouit, à travers sa région de Victoria River, d'une grande autorité.

Réalisées avec des ocres naturelles, ses toiles parlent de joyeuses célébrations et d'évènements rituels. Avec sa femme Peggy il a cinq enfants, vingt sept petits enfants et plus encore d'arrières petits enfants.

Son oeuvre est présente dans tous les musées nationaux australiens et, en France, au musée des confluences à Lyon.

Sarrita King, le langage universel de la terre

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Sarrita King, le langage universel de la terre

Exposé en novembre à Grenoble, 100x162, acrylique sur lin

Etoile montante de la nouvelle génération de peintres aborigènes, Sarrita, agée de seulement 26 ans, a commencé à peindre à l'âge de seize ans avec son père, le regretté William King. Dans cette grande oeuvre, qu'elle veut langage universel des peuples de la terre, elle évoque avec une finesse et un sens esthétique remarquables, trois éléments : le soleil, l'eau et les ancêtres.

Sarrita, de peuple Gurindji a déjà exposé de nombreuses fois en Australie, aux Etats-Unis, trois fois en France (avec Arcurial), une fois en Allemagne.

Magie des ocres naturelles, Freddy Timms, et les autres.

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Magie des ocres naturelles, Freddy Timms, et les autres.

Fish hole Mabel Downs, 60x60, ocres naturelles sur lin.

Plusieurs toiles des peintres de l'ocre seront présentées dans l'exposition grenobloise de novembre.

6 artistes représentés au Musée Branly exposés à Grenoble.

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Parmi les quarante toiles aborigènes présentées par la galerie Vent des Cîmes,du 6 au 29 novembre, plusieurs sont oeuvres d'artistes de grande notoriété, présents dans les collections nationales australiennes, américaines ou européennes.

En France le Musée du Quai Branly est la référence et bientôt le musée des Confluences de Lyon dont l'ouverture est prévue en 2015.

Six figurent dans la collection du Musée Branly : Ningura Napurrula, Warlimpirrnga Tjapaljarri, George Tjungurrayi, Kathleen Petyarre, Ronnie Tjampijinpa, John Mawundjul.

6 artistes représentés au Musée Branly exposés à Grenoble.6 artistes représentés au Musée Branly exposés à Grenoble.6 artistes représentés au Musée Branly exposés à Grenoble.6 artistes représentés au Musée Branly exposés à Grenoble.6 artistes représentés au Musée Branly exposés à Grenoble.6 artistes représentés au Musée Branly exposés à Grenoble.

Îles Tiwi, peintures de danses à motifs géométriques Thème /danse :Boat,

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 Îles Tiwi, peintures de danses à motifs géométriquesThème /danse :Boat, Ocres naturelles sur lin, 90x60 cms par Ita Tipungwuti, Née en 1968, Ile Barthust (Tiwi Island )

Îles Tiwi, peintures de danses à motifs géométriquesThème /danse :Boat, Ocres naturelles sur lin, 90x60 cms par Ita Tipungwuti, Née en 1968, Ile Barthust (Tiwi Island )

Peintures Warli à "l'Inde des Livres"

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PARIS, L'INDE DES LIVRES, 4ème salon de la mairie du XXème arrondissement, samedi 15 et dimanche 16 novembre 2014, 6 place Gambetta, entrée libre, 10 - 20 h.
Exposition - Vente de peinture Warli et conférence-débat de CHRISTIAN GUILLAIS le samedi 15 à 18 h " L'ART DES TRIBUS DU CENTRE DE L'INDE".
Salon avec : grande librairie, dédicaces, cinéma, rencontres thématiques ( éclairage sur les populations tribales de l'Inde), restaurant, atelier de yoga et de cuisine...
Peintures Warli à "l'Inde des Livres"

L'exposition Vent des Cimes à mi parcours...

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Les Grenoblois ont fait un accueil enthousiaste à la peinture aborigène. La fréquentation a été telle que la visite commentée a dû être démultipliée, L'histoire, la pensée et les croyances de ce peuple, et cette peinture métisse - issue d'une spiritualité immémoriales et des matériaux occidentaux - ont suscité un énorme intérêt.

L'exposition qui a commencé le 6 novembre dernier est à présent à mi parcours. Vous avez encore deux semaines pour la découvrir. Sarah Bobin vous fera entrer dans les arcanes de cet art mystérieux et fascinant.

L'exposition Vent des Cimes à mi parcours...
L'exposition Vent des Cimes à mi parcours...
L'exposition Vent des Cimes à mi parcours...
L'exposition Vent des Cimes à mi parcours...

Peindre la Terre avec la terre...

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Au désert l'abstraction des symboles, au Kimberley cette matière noble entre toutes : la terre. Originaire de Halls Creek à la limite du désert et du Kimberley, Kitten Malarvie emprunte à l'un et à l'autre :
 

100_2885-copie-1.JPG

  Sturt Creek, Ocres naturelles sur toile,60x60

Les pigments naturels purs ou mélangés, parfois chauffés, mêlés à des substances durcissantes, donnent à la peinture  sa densité et à la palette la sobriété des ocres naturelles.

Baobab après la pluie, ocres naturelles sur toile, par Ju Ju Wilson

Baobab après la pluie, ocres naturelles sur toile, par Ju Ju Wilson

Baobab attendant la pluie

Baobab attendant la pluie

Triptyque "Tjapaljarri brothers"

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Walala, Thomas et Warlirnpirnga, trois frères sortis du désert avec le "groupe des 9" en 1984, devenus peintres de renom (l'aîné, Warlirnpirnga, est au musée Branly), développent chacun leur style, usant de formes abstraites pour dire les mystères et les secrets de mythes tingari.

Triptyque "Tjapaljarri brothers"

Eileen Napaljarri

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Ce motif est lié au site de Tjiturrulnga, une point d'eau riche en bois, autour duquel il est dit que, dans le Temps du Rêve, un groupe d'hommes et de femmes s'est arrêté pour récolter de quoi fabriquer des lances, des wanas (bâtons), des boucliers et des boomerangs.
Dans la toile, le point d'eau est représenté par l'ovale central, le bois, en attente d'être travaillé puis durci au feu, est présent sous forme de lignes noires et orangées et jaunes.
TJITUTTULPA  Acrylique sur lin  122x122 cms  EILEEN NAPALJARRI, artiste de langue pintupi, née en 1959, fille d'un couple d'artistes:Charlie Tararu et Tatali Nangala, peint pour Papunya Tula depuis 1999  Son oeuvre est présente à l'Art Gallery of New South Wales et à la National Gallery of Australia
TJITUTTULPA  Acrylique sur lin  122x122 cms  EILEEN NAPALJARRI, artiste de langue pintupi, née en 1959, fille d'un couple d'artistes:Charlie Tararu et Tatali Nangala, peint pour Papunya Tula depuis 1999  Son oeuvre est présente à l'Art Gallery of New South Wales et à la National Gallery of Australia

TJITUTTULPA Acrylique sur lin 122x122 cms EILEEN NAPALJARRI, artiste de langue pintupi, née en 1959, fille d'un couple d'artistes:Charlie Tararu et Tatali Nangala, peint pour Papunya Tula depuis 1999 Son oeuvre est présente à l'Art Gallery of New South Wales et à la National Gallery of Australia

Patrick Tjungurrayi Olodoondi, feu de broussaille.

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Patrick est né le long de la célèbre « Canning stock route » (la piste des troupeaux), au puits 33, et a grandi au cœur du désert Gibson.

Les carrés représentent les ressources en eau de cette région dont l'aridité et la chaleur sont traduites par une palette jaune orangée. Les lignes brisées évoquent les histoires de mythes Tingari. Son thème « feu de broussaille », qu'il ne souhaite pas titrer, l'a rendu célèbre et lui a valu en 2008 le « Western Australia's Indigenous Art Award » .

UNTITLED,               100 x 50  cms  Acrylique sur lin PATRICK OLODOODI TJUNGURRAYI,        né vers 1940. Langue :Kukatja Présent dans plusieurs collections nationales et privées australiennes

UNTITLED, 100 x 50 cms Acrylique sur lin PATRICK OLODOODI TJUNGURRAYI, né vers 1940. Langue :Kukatja Présent dans plusieurs collections nationales et privées australiennes

Ocres sur écorces de la terre d'Arnheim, à Lyon à partir du 3 décembre

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Atelier de l'encadreur du Parc, 38 rue tête d'or, 69006 Lyon, metro Massena.

Horaires du mardi au samedi 10h-12h / 15h-19h

Contact : Anne Guillaume :04 78 89 67 10

Rainbow snake
Rainbow snake
Rainbow snake
Rainbow snake

Rainbow snake

Charlie's country

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JEUDI 4 DÉCEMBRE À 20H en avant première, projection du film : CHARLIE’S COUNTRY DE ROLF DE HEER

Australie, 2014. Charlie, joué par David Gulpilil, est un ancien guerrier aborigène. Alors que le gouvernement amplifie son emprise sur le mode de vie traditionnel de sa communauté, Charlie se joue et déjoue des policiers sur son chemin. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens. Mais Charlie prendra un autre chemin, celui de sa propre rédemption.

La Fondation GoodPlanet présidée par Yann Arthus-Bertrand, photographe et réalisateur, vous convie à un cycle de projections de films engagés au cinéma mk2 Quai de Seine (Paris 19ème)
Jeudi 4 décembre, venez visionner en avant-première le film CHARLIE’S COUNTRY de Rolf de Heer, avant sa sortie en salles le 17 décembre.

A l’issue de la séance, nous aurons l’honneur d’accueillir, aux côtés de Yann Arthus-Bertrand, le réalisateur Rolf
de Heer ainsi queBarbara Glowczewski-Barker anthropologue de renom et spécialiste des Aborigènes d'Australie. La projection, jeudi 4 décembre, se fera en présence du réalisateur, Rolf de Heer, et sera l’avant-première du film, avant sa sortie en salles le 17 décembre !.

Charlie's country

Kimberley oriental : l'oeuvre comme métonymie.

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Une œuvre aborigène est toujours fortement identitaire, cette identité se définissant par rapport à un territoire (celui auquel le peintre appartient), à l'histoire de sa création et au lien que l'artiste entretient avec l'esprit créateur.

Dans le cas de la région du Kimberley oriental (Warmun / Kununnurra), la peinture est réalisée avec des ocres naturelles depuis l'injonction donnée par rêves, en 1974, par une vieille initiée décédée peu auparavant.

les œuvres sont donc faites de la substance même du territoire célébré,:ces ocres que l'on est allé chercher dans des carrières, lieux sacrés depuis des millénaires, que l'on a pilé et mélangé, parfois chauffé, pour produire une palette de douces tonalités. Ce travail permet aussi des effets de brillance ou de matité, d'épaisseur, voire de granulosité, qui rendent les oeuvres à la fois épurées et sophistiquées.Le pointillé blanc (du gypse), utilisé avec sobriété, ne servant qu'à délimiter les aplats denses que permet la matière terre.

L'artiste fait alors corps avec son œuvre, son geste étant la trace visible de l'univers qui le sous tend, événements et personnages mythiques, et sa peinture une sorte de contraction de son être, de son ancestralité et de sa terre.

Mark Nodea, Lissadel cave (La grotte de Lissadel), ocres naturelles

Mark Nodea, Lissadel cave (La grotte de Lissadel), ocres naturelles

Nosepeg Tjupurrula, figure légendaire du désert.

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Nosepeg Tjupurrula, figure légendaire du désert.

Né vers 1915 au sud du lac MacKay, terre pintupi, Nosepeg développa une intime connaissance de sa terre jusqu'à son départ pour Haast Bluff. Là ses compétences de traqueur, de guide et d'interprète furent utilisées par les patrouilles de la «Wefare branch» chargées de sédentariser les tribus nomades. De 1957 à 1964, Nosepeg participa donc à la recherche des groupes errants, convainquit les familles nomades que l'abondance d'eau et de nourriture procurée par les Blancs valait mieux que la dure vie du désert, et permit de les regrouper dans les camps de sédentarisation.

Cette action allait se révéler très dommageable pour les peuples nomades, arrachés à leur vie, à leur territoire, à leurs croyances, sous le prétexte de la terrible sécheresse qui sévissait ces années là. Nosepeg ne fut sans doute pas conscient du rôle qu'il joua dans ce désastre, pas plus que Jeremy Long, le chef des patrouilles, qui croyait oeuvrer au salut des Aborigènes.

Nosepeg fut si apprécié que des cinéastes l'utilisèrent comme acteur dans des films retraçant l'épopée de la pénétration du désert par les Blancs.

A Papunya, où le mouvement de la peinture acrylque commençait, il fut l'un des premiers peintres. Toutefois ses activités de chef de file rituel reconnu par les communautés Pitjantjatjara, Pintupi, Winanpa, Matjatjara et Warlpiri, passèrent toujours avant l'activité de peinture.

Il fut un peintre occasionnel dont les œuvres sont imprégnées d'une profonde connaissance de la loi Pintupi. Il mourut en 1990.

Nosepeg Tjupurrula 1972 Pintupi c.1915-90 Photo © Allan Scott

Nosepeg Tjupurrula 1972 Pintupi c.1915-90 Photo © Allan Scott

A offrir : un roman en terre aborigène

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A offrir à tous les passionnés des peuples premiers :

ENFANT DU RÊVE, UN ROMAN EN TERRE ABORIGENE

36 euros les 2 volumes

( tome 1 : La grande terre australe, tome 2 : La rencontre)

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Extrait du tome 1 :

" Le lendemain, avant même que le soleil ne pointe son étincelle de sang, deux femmes, une ancienne encore forte et une toute jeune, enceinte dans les dernières heures du travail, quittèrent le campement. Elles marchèrent lentement tandis qu’une ligne lumineuse ourlait peu à peu l’horizon sur la bordure noire du désert. L’aïeule, à demi aveugle, hésitait dans la pénombre. - Donne-moi la main, dit-elle.

Nomi soutenant son ventre d’une main, prit de l’autre celle de la vieille femme. Elles cheminèrent ainsi lentement, s’aidant mutuellement. Elles parvinrent dans un coin ombragé, auprès d’un trou de rocher connu pour retenir de l’eau. Hélas la sécheresse avait eu raison de la dernière goutte. Nomi s’appuya contre la roche, grimaçant à chaque contraction. La grand-mère s’affaira tout de suite. Elle rassembla du tjanpi, s’assit à terre et prit entre ses pieds un morceau de bois creux qu’elle avait sorti de son sac. Elle y rassembla des brindilles puis y frotta vivement deux petites branches. Une légère fumée ne tarda pas à s’en échapper. Elle souffla doucement sur le feu naissant et ajouta quelques poignées de feuilles sèches qu’elle avait apportées. Une fumée épaisse, blanche et odorante, s’éleva bientôt. La vieille femme dit à Nomi d’enjamber l’herbe pendant quelques instants pour que cette fumée puisse baigner tout son corps. Puis elle la conduisit à un tronc d’acacia, et commença un massage profond de son dos, dans un mouvement lent et circulaire. Nomi ressentit un vif réconfort au contact des vieilles mains familières. Puis la grand-mère lui montra comment s’accroupir de façon à bloquer son dos contre le tronc, aidant ainsi le bébé à descendre de la matrice. Malgré ces soins attentionnés, le travail dura longtemps.

- L’arbre répand son énergie dans ton dos, répétait la vieille, rassurante, c’est le don de la puissance de la terre. Puis elle se mit à chanter doucement. Lorsqu’elle sentit que l’enfant allait paraître, elle creusa une petite dépression dans le sol sous les jambes de la parturiente, le réceptacle de la terre pour le nouveau-né.

Elle avait vu naître de nombreux membres du peuple Iparuka, mais à chaque fois, elle sentait l’angoisse monter dans sa gorge. Le moment qui allait suivre était le plus difficile, sur elle reposait la vie ou la mort du nouveau-né. En effet, elle, et elle seule, avait une décision à prendre en un très bref instant. S’il apparaissait que l’enfant était faible ou mal formé, ou bien qu’il était trop pâle, ce qui était signe que sa naissance et sa mort étaient confondues, ou encore si la mère elle-même avait été rendue malade ou trop fatiguée par l’accouchement, la vieille femme devait décider de recouvrir l’enfant de sable et de le laisser mourir, là, à l’endroit même où il était né. Mais Nomi était une jeune femme forte malgré les longues marches quasi quotidiennes qu’exigeait la saison sèche, et l’accouchement se déroulait bien, La grand-mère souhaita ardemment que le nourrisson ne soit pas porteur de quelque tare. Sa vue était bien mauvaise, elle le savait, mais ses mains ne la tromperaient pas.

Et l’enfant parut, naissant avec le jour, se tortillant, tout luisant dans la clarté de l’aube. "

A offrir : un roman en terre aborigèneA offrir : un roman en terre aborigène

Clifford Possum Tjapaljarri, ambassadeur de l'Art aborigène à travers le monde

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"Male initiation"   CLIFFORD POSSUM TJAPALJARRI, acrylique sur lin, 120x90 cms

"Male initiation" CLIFFORD POSSUM TJAPALJARRI, acrylique sur lin, 120x90 cms

Clifford est le plus connu des artistes aborigènes.

Né en territoire Anmatyerre vers 1932, il est décédé à Alice Springs 2002.

Sa famille, Anmatyerre (nord est d'Alice springs) avait fui, comme beaucoup d'autres le territoire ancestral à la suite du massacre de Coniston en 1928.

Elevé en terre Warlpiri, il commença une vie de stockman (garçon vacher) dans différentes stations d'élevage du désert. A temps perdu il devint graveur sur bois.

En 1972, il rejoignit la communauté de Papunya et commença à peindre.

Il atteignit la célébrité en réalisant, avec son frère Tim Leura, une immense et fantastique toile intitulée Warlukurlong, ou le Rêve du feu, pour un documentaire de la BBC ( Desert dreamers ). L'oeuvre était d'une taille et d'une complexité jamais atteinte par les peintres de Papunya.

A la suite de cela il continua à produire de très grandes toiles, qui sont une sorte de savoir encyclopédique de tous ses « Rêves»

Il est sans doute celui qui a le plus exposé et voyagé en dehors de l'Australie, faisant découvrir l'art Aborigène à l'Europe (Paris, entre autres), aux deux Amériques, au Japon.

Il est le détenteur du record en vente aux enchères,.la maison de vente Sotheby Melbourne ayant adjugé son Warlukurrlong » à 2400,000 dollars australiens.

Tommy Watson, le maître des couleurs...

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Tommy Watson ou Yannima Pikarli.  Toiles de 120x90cms.

Senior Pitjatjatjara, Tommy Watson est né vers 1935 au rocher de Yannima dont il prit le nom, près de la petite communauté de Irrunitju à 1700 kms au nord est de la ville de Perth. Il ne vint à la peinture qu'en 2001. Depuis il est considéré comme le plus innovant des artistes aborigènes abstraits.

La France lui rend hommage : Il est l'auteur d'une fresque qui orne l'un des plafonds du Musée du Quai Branly, a été présenté à François Hollande lors de son dernier voyage en Australie.

"Tommy Watson est un maître de l'invention et sans conteste le peintre le plus remarquable du désert de l'ouest . Chaque toile raconte une histoire spécifique, certes, mais le plus impressionnant reste sans doute la maitrise de la couleur.

A l'instar de Matisse, Watson sait que l'on peut avoir des nuances chaudes ou froides de rouges, de bleus, mais il le sait instinctivement sans aucune formation préalable.

Ce qu'il sait ne peut pas être verbalisé, ne peut pas être appris, mais nul ne peut regarder ses peintures sans être convaincus de leur profondeur"

John McDonald, Sydney morning herald

Tommy dans ses oeuvres
Tommy dans ses oeuvres
Tommy dans ses oeuvres
Tommy dans ses oeuvres

Tommy dans ses oeuvres

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